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L’avenir des soins de santé en Belgique

Publié le vendredi 6 octobre 2023
8m

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En Belgique comme dans de nombreux systèmes de soins de santé modernes à travers le monde, la collecte de données sur la santé et sur le traitement des patients est devenue un élément indispensable pour mettre en œuvre des soins personnalisés de grande qualité. Le développement des soins fondés sur les données implique toutefois un changement profond dans la manière dont les professionnels abordent les soins apportés aux patients. Nous nous trouvons au début d’une ère nouvelle, axée sur l’optimisation de la communication, l’implication accrue des patients et la mise en place de traitements sur mesure.

Nous avons discuté de cette révolution et des défis et opportunités qu’elle recèle au cours d’une table ronde réunissant plusieurs acteurs importants de cet écosystème. Il en a résulté un échange passionnant qui a fait émerger des visions surprenantes et des enseignements stimulants que nous avons résumés dans cet article sous forme de quatre points essentiels.

Les données sont primordiales

La collecte de données sur la santé et le traitement des patients renferme une mine de possibilités en vue de développer des soins sur mesure. La collecte et l’analyse approfondies des données permettront aux prestataires de soins de mieux comprendre les antécédents médicaux, les besoins et les préférences de chaque patient. Grâce à ces informations, ils seront en mesure d’établir des plans de traitement parfaitement adaptés à chaque individu, ce qui renforcera les chances de réussite et la satisfaction des patients.

L’efficacité de la communication entre organisations et prestataires est également essentielle pour offrir des soins performants qui placent le patient au centre des préoccupations. Les données collectées pourront être partagées en toute sécurité entre les intervenants concernés, ce qui favorisera la collaboration et la coordination des soins. Cet échange d’informations fluide permettra au personnel soignant d’être bien informé et de prendre des décisions éclairées dans les plus brefs délais, tout en réduisant le risque d’effectuer des examens et procédures superflus, ce qui sera, en définitive, synonyme d’économies tant pour les patients que pour le système de santé.

L’un des principaux aspects soulevés au cours de la discussion a été la nécessité d’une intervention de l’État pour structurer et standardiser les données issues du secteur des soins de santé. Un consensus est apparu sur le fait que les données doivent respecter le principe FAIR (Faciles à trouver, Accessibles, Interopérables et Réutilisables) afin de permettre un échange fluide entre organismes de soin, de la première à la troisième ligne. Le plan d’action eHealth actuel devrait jouer un rôle central ici, si nous voulons pouvoir utiliser les données à bon escient et en tirer le maximum.

Tout le monde doit s’y retrouver

Pour encourager le partage des données, il est essentiel de répondre à la question suivante : comment motiver les prestataires de soin et les patients à prendre part à ce processus ?

Les personnes présentes ont avancé divers éléments déterminants :

 

  • Le partage de données doit faciliter le travail des professionnels de santé en réduisant la charge administrative et en leur permettant de se concentrer sur les soins aux patients.
  • Les patients doivent avoir les moyens d’encoder leurs propres données afin d’accroître leur sentiment d’appropriation quant à leur propre santé.
  • Au niveau politique, une refonte de la structure de financement en fonction de la nouvelle réalité des soins pourrait contribuer à l’amélioration de l’adoption et de l’utilisation des systèmes et outils.
  • Le groupe reconnaît que la structuration des données prend du temps et souligne la nécessité de définir un ordre de priorité des projets sur la base du rendement et de la durabilité

Cette nouvelle vision des soins de santé ne peut devenir une situation gagnant-gagnant que si sa valeur ajoutée apparaît comme évidente.

Le potentiel des soins de santé fondés sur les données ne pourra cependant être pleinement épuisé que si les responsabilités sont clairement définies et les systèmes activement adoptés par les professionnels. Les médecins, par exemple, jouent un rôle essentiel dans cet écosystème, et leur participation active à la collecte, à la consultation et à la finalisation des données est primordiale. Des interfaces et systèmes conviviaux doivent être conçus pour encourager et faciliter leur implication.

Il est par ailleurs essentiel de reconnaître que les patients eux-mêmes peuvent apporter une contribution précieuse au processus de collecte des données. Ils jouissent en effet d’une perspective unique sur leur propre santé et leur collaboration pourrait permettre d’accéder à certaines informations et à des données de contexte essentielles en complément des données cliniques. Il sera possible de faire des patients les partenaires de leur propre bien-être en leur donnant la possibilité de prendre activement part à la gestion de leurs soins par le partage de données de santé pertinentes et la participation à des évaluations.

L’avenir des soins de santé sous-tend un changement de paradigme qui influera sur leur structure de financement

Les participants ont également abordé l’avenir des organismes de santé et ont mis l’accent sur un changement de paradigme en faveur de la prévention par opposition à la guérison. Ce changement doit être synonyme d’autonomisation des patients et d’amélioration du partage des données en vue d’obtenir de meilleurs résultats en matière de santé. Quelqu’un nous a même donné à réfléchir en suggérant de rémunérer les organisations de soins de santé en fonction de la qualité des données qu’elles partagent, dans le but de favoriser l’excellence des soins. Pour soutenir ce changement de paradigme, de nouveaux modèles de financement sont nécessaires, qui doivent s’inscrire dans une approche préventive des soins de santé. Ces modèles doivent être axés sur le maintien du bien-être plutôt que sur le traitement des maladies.

Une autre façon d’accroître l’efficacité est d’évoluer vers des séjours hospitaliers plus courts grâce à la téléconsultation et à la surveillance à distance. Dans ce cadre, les patients ont un rôle actif à jouer en enregistrant leurs propres paramètres à l’aide de technologies portables. Les données sont ensuite transmises à leur spécialiste, qui peut évaluer la situation de manière adéquate à distance. Les technologies numériques sont donc essentielles pour réduire la durée des hospitalisations et assister les patients à domicile. Cette approche et ce soutien numérique supplémentaire profitent aux patients et permettent d’alléger la pression que ressentent les infirmiers à domicile ou les aidants proches.  On peut également envisager le soutien numérique des équipes de soins avec intervention du patient. Dans ce cas, les intervenants de ligne 0, de 1re ligne et indirectement de 2e ligne seraient informés de manière plus rapide et précise de l’état de santé, mais aussi de la situation sociale du « patient ».
Qu’elles reposent sur le numérique ou non, toutes ces nouvelles formes de soin ont néanmoins des implications financières qui devront être réexaminées.

Le potentiel des technologies numériques dépend de leur évolutivité et du facteur humain

Lorsque nous avons abordé le potentiel des technologies numériques, les participants ont souligné que l’évolutivité était un facteur de réussite important. Certaines initiatives numériques doivent faire l’objet de mesures prises au niveau régional ou national, et non organisation par organisation, pour permettre le partage des données et une mise en œuvre plus efficace. C’est surtout la meilleure façon de garantir l’équilibre entre rendement et investissement ou entre rendement et durabilité.

Bien que la numérisation ait un rôle important à jouer dans l’avenir des soins de santé, il est tout aussi primordial de reconnaître que les interactions humaines resteront irremplaçables. Le personnel soignant devra s’adapter à de nouvelles fonctions, mais l’interprétation des symptômes, l’écoute active et l’offre d’accompagnement et de soutien resteront au cœur de leur profession. Cet aspect-là aussi fait partie intégrante des soins durables.

En conclusion, les soins de santé sont à l’aube d’importants changements, mus par la numérisation et une évolution vers les soins préventifs. Relever les défis et saisir les opportunités abordées lors de cette table ronde est primordial pour façonner un système de soins de santé qui accorde la priorité au bien-être des patients et qui garantit la pérennité des organismes de soin. Durant tout ce processus de transformation, la collaboration entre les parties prenantes et l’adoption d’une approche visionnaire revêtiront une importance capitale.

Vous souhaitez échanger des idées à ce sujet avec nos experts spécialisés dans le secteur des soins de santé ? Contactez-nous !

 Veerle.Claessens@inetum-realdolmen.world/Sébastienne.demoulin@inetum-realdolmen.world

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