
Le mode de travail hybride rend la proximité physique des collègues et du bureau, vecteur des valeurs de l'organisation, de plus en plus rare. Le sentiment d'appartenance n'est pas (plus) une évidence. Il ne peut en outre être qualifié de besoin collectif, et reste dans une certaine mesure abstrait. Sans oublier que la volonté de créer un lien étroit avec chaque collaborateur relève de l'utopie. Cela veut-il dire que nous devons rester les bras croisés ? Certainement pas. C'est une tâche ardue, qui implique recherche et adaptation, cependant de bons efforts permettent d'avoir des collaborateurs motivés et engagés. Nous partageons avec vous quelques lignes directrices et meilleures pratiques.
Pas moins de 84 % des employeurs et environ la moitié des employés ont admis en avril 2021 ressentir une influence négative de la pandémie sur la dimension sociale du travail (étude d’impact de la COVID sur le capital humain au sein des organisations, Antwerp Management School et UGent). Dans un climat de travail hybride, nous percevons un manque de contact et de connexion avec les collègues et l’organisation.
Selon la théorie de l’autodétermination, la connexion est cependant indispensable pour travailler avec motivation et évoluer, au même titre que l’autonomie et les compétences. Un besoin de connexion satisfait signifie qu’un collaborateur a confiance en ses collègues, l’organisation et le dirigeant et que le climat de travail est positif et sûr. Qu’il se sent valorisé et capable de se tourner facilement vers les autres s’il a besoin d’un support pratique ou émotionnel.
La connexion est donc une nécessité. Mais comment faire dans un contexte hybride ? Donner des directives concrètes et générales n’est pas aisé, car pratiquement chaque membre d’une organisation a ses propres besoins en matière de connexion. Certains se sentent connectés en collaborant physiquement, tandis que d’autres auront besoin de voir leur adéquation avec l’ADN de l’organisation sans cesse confirmée ou encore d’entretenir une relation optimale avec leur dirigeant. Chaque façon de créer des liens a autant de valeur, et chaque besoin nécessite une approche différente. Une collaboration physique optimale, par exemple, est surtout une matière pratique, nécessitant des investissements dans la technologie.
Gardez toutefois à l’esprit que certaines personnes ne tireront aucun profit de la connexion. Un choix personnel que vous devez également respecter. Ne vous en préoccupez pas, car d’importants moyens peuvent en effet être nécessaires pour convaincre ces derniers 2 %. Ne laissez pas la réussite de la connexion dépendre de cette minorité. Vous devez l’établir en créant un cadre axé sur la flexibilité. Vous pouvez par exemple établir une distinction entre initiatives de connexion obligatoires et optionnelles.
Le défi consiste aujourd’hui à jongler avec cette multitude de besoins. En tant qu’organisation, il est dès lors préférable de miser sur différentes pistes, afin de toucher personnellement un maximum de collaborateurs. Dans ce cadre, veillez à offrir quelque chose à chaque niveau (connexion physique et mentale et au niveau de l’individu, de l’équipe et de l’organisation). L’utilisation de profils peut s’avérer utile. Et n’oubliez pas vos dirigeants, car ils constituent un levier crucial pour l’ancrage de votre vision dans votre culture d’entreprise.
Ne déterminez pas vous-même ce dont les collaborateurs ont besoin, mais interrogez-les via un groupe de travail ou une enquête succincte que vous menez à l’échelle de l’organisation. Grâce au dialogue initié, les collaborateurs se sentent entendus, ce qui, en soi, contribue à une plus grande connexion. Donnez également aux équipes la liberté d’établir elles-mêmes des conventions, adaptées à la culture et aux objectifs de l’organisation.